Merle - La nuance, c'est comme un petit poisson

- as you are -

› minimum 10 infos concernant les habitudes et la personnalité de ton personnage :
(o1) – Il m’a fallu des années pour arrêter d’avoir peur de dormir dans le noir. Il me fallait toujours une petite lumière venant du couloir, une veilleuse dans ma chambre, la télévision toujours allumée. Par contre, le moindre petit bruit peut m’empêcher de dormir. (o2) – J’adore cuisiner. Je pense que c’est quelque chose que je tiens de ma grand-mère chez qui j’ai vécu après le drame.  Elle m’a appris à cuisiner des milliers de choses que j’en ai retenu la majorité. Du coup, je cuisine pour moi chaque jour, n’étant pas une grande fan de la nourriture à emporter. Sauf Burger King. J’ai mes limites quand même, et je ne refuse jamais un bon Whooper. (o3) – J’ai eu la chance de pouvoir apprendre plusieurs langues lorsque j’étais au collège et encore plus au lycée. Mes études étaient centrées sur les langues et la physique, un mélange que mes professeurs ont toujours trouvé peu commun. Je suis donc capable de parler anglais, français, espagnol et à demi allemand. (o4) – J’adore le sport. Je vais courir chaque matin, je vais à la salle de sport chaque soir. C’est ma petite habitude qui me réveille et me prépare à commencer ma journée. (o5) – Si ce n’est pas le sport qui me calme, c’est les jeux vidéo. Je ne suis pas d’une nature compétitive mais je peux passer des heures à jouer à des MOBAs ou des Battle Royale sans m’ennuyer. J’adore aussi regarder des compétitions en corrigeant des copies ou en préparant mes cours. Une passion que les élèves n’ont pas connaissance, et tant mieux d’ailleurs. (o6) – Je ne suis pas une énorme fêtarde, mais j’ai du mal à refuser une petite sortie entre amis. Je reste assez calme sur la consommation d’alcool, deux ou trois verres suffissent amplement. Je ne suis pas non plus une fantastique dragueuse ou je ne ressens pas le besoin de rencontrer qui que ce soit. Si quelqu’un vient à moi et que je le trouve plaisant, je laisse la chose continuer, sinon, à quoi bon. (o7) – Le café c’est la meilleure boisson chaude de l’univers je refuse d’en discuter. Aucune autre opinion n’est recevable. Je pourrais en boire des litres, et j’étais pratiquement à huit cafés par jour lors de mes études, afin de pouvoir tenir la cadence assez folle que je me forçais à suivre. Maintenant, j’essaye de rester raisonnable et je tourne autour de trois. (o8) – Je passe chaque samedi à aider la communauté. Soupe populaire, aide aux démunis dans les rues ou dans les centres, nettoyage des plages ou des parcs, aide aux courses pour les plus âgés, cours en groupe pour les enfants en difficulté. Aider les autres me fait me sentir mieux, sachant que je suis assez privilégiée dans ma vie. C’est comme redonner l’argent. (o9) – Je suis incapable de conduire. Je me déplace en vélo, en roller, en métro, en taxi. Mais je ne sais pas conduire. J’ai essayé mais je crois qu’on a faillit mourir une centaine de fois en a peine 10 heures. (1o) – Mon apparence peut ne pas le laisser à penser, mais je suis une grande fan de rock. Certes, celui des années 2000/2010 qui n’est pas un rock puissant, pur et dur des années précédentes, mais le rythme des guitares, des basses et des batteries me donne des frissons. Rien de mieux que de moshpit à un concert de Bring Me The Horizon.



› minimum 10 infos concernant l'histoire de ton personnage :
Naissance – Je suis née le 27 avril 1997 à New York. Ma mère avait eu des contractions durant la nuit, mais comme elle avait déjà en avait déjà eut qui s’étaient avérées être du faux travail, elle n’y avait pas porté plus d’attention. Mas parents essayaient d’avoir des enfants depuis quelques années. De multiples tentatives, cinq fructueuses, mais aucun bébé né.  Ma pauvre mère a dû faire face à deux fausses couches avancés, dont un bébé mort-né. Ma vie somme comme un malheur dés le départ. J’ai donc été accueillie comme l’enfant béni, un jour de pluie, avec une mère qui s’est battu pendant dix heures sur la table d’accouchement, avec moi qui avais décidé d’enrouler mon cordon ombilical autour de mon cou, pensant certainement que ça ferait un super collier. Pour le prénom, c’était Merle ou Matilde, mais le destin a décidé que porter un prénom d’oiseau était certainement plus approprier.

Famille – J’avais mes deux parents et mon chien, Judith. Ma grand-mère n’habitait pas loin, nous allions souvent la voir le dimanche afin de manger le déjeuner avec elle et passer du temps dans sa maison avec elle et mon grand-père. Du côté de mon père, il me semble que j’ai un oncle et quelques cousins, mais je ne les ai pas vu depuis des années, avec tout ce qui s’est passé. Même lorsqu’ils étaient en vie, mon oncle ne passait que peu de temps avec son frère, leur relation était plutôt conflictuelle. Mon père n’en parlait jamais. Moi, je n’osais pas poser de questions, alors j’allais avec la vague. Je suis fille unique, et de façon assez étrange, je n’ai jamais ressenti le besoin d’avoir quelqu’un avec qui jouer. Si je voulais quelqu’un, j’allais chez la voisine qui avait des jumeaux de mon âge, puis je rentrais chez moi pour profiter de ma tranquillité de fille unique. J’avais mon chien aussi, que mes parents traitaient comme un enfant. Judith. Un prénom féminin alors que le chien était bien un garçon. Une folie de mon père sans doute.

Education – Je ne peux pas dire que j’ai eu une éducation stricte. Mes parents étaient plutôt dans l’éducation libre : le bébé décide de ce qu’il veut manger, comment le manger. L’enfant décide de ce qu’il veut expérimenter. J’ai eu la chance d’être libre et de pouvoir vivre ma vie comme je la voulais. Nous avions bien sûr des règles, comme les heures auxquelles je devais rentrer, je devais faire mes devoirs avant d’aller jouer dehors, j’avais mes corvées à faire en temps et en heures. Mais la liberté que j’avais avait fait de moi une enfant qui ne posait aucun problème. Je suivais ce qu’on me demandait de faire et je savais ce qu’il fallait prioriser. Ma mère était celle qui était le plus en charge de moi, mon père passant son temps au travail, et rentrant trop tard le soir pour qu’on puisse passer beaucoup de temps ensemble. Nous avions les week-ends cependant, moment où nous jouions dans le jardin, faisons de la cuisine ensemble. Je me rappelle encore de ce week-end où nous avions repeins et redécorer le bureau de ma mère afin de lui faire une surprise pour son anniversaire.

Etudes – L’école a toujours été un plaisir pour moi. Je n’ai pas pleuré mon premier jour, contrairement à ma mère qui a recréé les chutes du Niagara. Je voulais devenir astrophysicienne lorsque j’étais petite et faire de la recherche par rapport à l’espace et aux planètes. Un peu ambitieux, mais tellement fascinant. Après le drame, je me suis plongée dans les études. J’étais première de ma classe chaque année, j’ai terminé mon bachelor en tant que major de promo avec une thèse sur les particules spatiales. Mais je ne voulais plus devenir chercheuse. Je voulais donner ma passion aux autres. Enseigner. Aider les enfants, les guider. Je voulais leur tendre une main et leur donner un soutien. Quelque chose que j’aurais aimé avoir à l’époque. Alors je suis partie dans quelque chose d’autre. Un lycée assez huppé de l’East Side cherchait justement un professeur de physique et j’ai tenté ma chance. Nous étions cinq ou six à vouloir le poste, mais pour une raison qui m’échappe, la chance sans doute, le poste m’est revenu. Depuis Septembre, j’enseigne donc. Et j’aime beaucoup ça, sans vous mentir.

- Beautiful Story -

“-I never really liked being in a competition. Which is pretty funny when you think about it. My dad was a professional boxer, my mother was an Olympic gold winner in fencing. The only competition I ever went in was a spelling bee one when I was like 8. I was winning until the grand finals and me throwing up on the judges due to stress...”

Je n’avais jamais particulièrement apprécier non plus mes rendez-vous chez le psychologue, chaque mercredi. Une perte de temps incroyable. Mais le monde entier semblait penser que j’en avais besoin et que cela me ferait le plus grand bien. Ca avait été le cas au début, pour chasser les images que j’avais en tête. Les cris. Les voix. Les bruits. Mais avec le temps, tout cela avait disparu. Je pense que mon esprit avait lui même décidé de créer une amnésie pour me protéger de la douleur. Je n’y pensais presque plus. Seulement lorsque j’étais dans ce bureau, en face de cet homme qui ne faisait que hocher la tête et dire oui de temps à autre. Alors chaque semaine je racontais un nouveau souvenir. Un dimanche au parc avec ma mère. Lorsque j’avais aidé mon père à faire cuire un gâteau. Mon premier genou écorché lorsque j’étais tombée de vélo. Mon premier baiser. Je donnais l’image d’une vie parfaitement normale, presque trop banale et monotone.  C’est sûrement pour cette raison que je devais revenir ici toutes les semaines.

Pourtant je me rappelle très bien de ce jour là. C’était un jeudi. Le temps avait décidé de jouer à « il fait beau »/ « il pleut » toute la journée, ma mère n’avait pas pu aller faire les courses parce qu’elle ne savait pas si elle allait se prendre une averse à peine sortie ou non. Nous n’avions qu’une seule voiture à l’époque, mon père l’utilisait pour aller travailler. Je jouais dans le jardin avec mon chien. J’avais dix ans, je profitais d’une jolie éclaircie durant une journée de vacances. Je ne sais toujours pas ce qui a provoquer tout ça. Mon père est simplement venu me voir, m’a embrassé le front me demandant si j’avais passé une bonne journée. Puis il était entré dans la maison, et les hurlements ont commencés. Des insultes. Des coups. Ça a été rapide. Un premier coup de feu. Ma mère qui hurle de douleur. Un deuxième. Un troisième. Puis le calme. Mêmes les oiseaux avaient cessés de chanter. Rapidement, la voisine (qui était déjà là car elle avait profité du soleil pour sortir son linge) m’a demandé de venir plus proche de son grillage et m’a fait passé au dessus pour me cacher. Je ne comprenais rien. Mon père hurlait mon nom.

Nous n’avions jamais été une famille avec des problèmes. Nous avions une situation financière assez confortable, mon père travaillant à son compte dans une entreprise de construction qui avait une clientèle importante. Ma mère avait décidé de devenir avocate après avoir arrêté sa carrière sportive. J’étais un enfant miracle. Une fécondation in-vitro, après des années d’échecs et de fausses couches. Nous avions une vie normale, mes parents s’aimaient, notre famille suivait son cours. Ça fait douze ans. Et je n’ai toujours pas compris ce qui c’était passé ce jour là. Je n’ai toujours pas compris pourquoi j’ai retrouvé le corps de ma mère inerte, entouré de sang, dans la cuisine. Je n’ai toujours pas compris pourquoi mon père a fini menotté et en état d’arrestation pour meurtre de sa femme et intention de meurtre sur sa fille. Le procès n’avait donné aucune réponse. “I will come back for her. They both need to die.  That’s how it has to finish”. On a connu plus déchirants comme dernier mot d’un père à sa fille. Il a été condamné à mort. Moi, je ne l’ai jamais revu. Je n’en voyais pas l’intérêt. Même lorsqu’on m’avait invité à venir à son exécution il y a deux ans. Ce n’était pas un spectacle ou un film que tu va voir avec des amis et duquel tu discutes après autour d’un café ou dans la voiture au retour. Je n’avais pas envie de voir la personne qui avait détruit ma famille. Ma vie.

“- And how is university going Merle? You’re still studying Physics?
- How, I graduated. My ceremony was last week. Prom Major. No one really surprised about that.
- You still want to teach? That was the last thing you told me about your future.”

Mes études avaient toujours été partie prenante de ma vie. J’avais mis ma tête dedans afin de ne penser à rien d’autres, certainement pour ça qu’étudier quelque chose de difficile comme la physique était un choix évident pour moi. Je ne sais pas pourquoi je m’étais dirigé vers l’enseignement par contre. Je voulais devenir chercheuse quand j’étais plus petite. Puis j’ai décidé d’aider les autres et de transmettre une passion. Il faut avouer que la physique n’est jamais quelque chose que les gens adorent par-dessus tout, les élèves ne viennent jamais de bon cœur la première fois, et je pense que personne ne se dit, lorsqu’il s’ennuie « Je vais me lire un bon livre sur la théorie des cordes ». Sauf si c’est moi. Alors lorsque j’avais obtenu ma licence, j’avais cherché un poste. Peu étaient disponibles, certains dans de très bons lycées, d’autres dans des coins un peu plus compliqués. J’ai postulé à chacun d’entre eux. Un seul m’a accordé un entretien. Un établissement très coté, dans lequel la liste d’attente est extrêmement longue et les frais d’inscriptions incroyablement hauts. J’avais l’impression de faire tâche la première fois que j’y suis rentrée. J’étais l’enfant perdu au milieu d’une marée de gens tous plus beaux les uns que les autres. Je suis une fille des établissements publics, je n’avais jamais mis les pieds dans ce genre d’établissement.

On était six pour l’entretien. J’étais d’ailleurs la seule femme. Une petite chose de 22 ans, à peine sortie de l’université, qui n’avait jamais enseigné de sa vie, sauf aux enfants des quartiers le samedi, durant deux heures. Les autres étaient bien plus âgés et bien plus habitués à ce genre de travail. Pourtant, tout s’était bien passé durant l’entretien. L’échange avec la proviseure avait été facile, nous avions parlé de mon expérience, de mes études, de ma vision de la pédagogie. Puis elle m’a parlé de ses enfants. Son fils qui travaille comme juge d’instruction. Je me demande encore si elle savait. Si elle sait. Pour moi, pour mon père, pour ma mère. Si le fait qu’elle sait a pu faire pencher la balance en ma faveur. Quoi qu’il en soit, elle m’a donné le poste. J’ai été encadrée en septembre, lorsque j’ai commencé. Un enseignant venait voir de temps en temps comment les choses se passaient. Mais il a vite arrêté. Les choses étaient juste fantastiques. J’avais l’impression de faire ce pourquoi j’étais arrivée dans ce monde. J’avais un travail, un appartement, des amis. Mon drame était toujours une partie de moi, mais mon cerveau l’avait occulté afin de créer de la place pour le reste. Personne ne savait et personne n’avait besoin de savoir.

“- I started in September. I have to admit I was kind of scared at first, but everything is going as smoothly as possible. The students are nice, my co-workers are super cool. The whole establishment is very poshy but It’s not a bad kind of posh, it’s very prestigious. Somehow, I feel like I belong there. It’s a weird feeling. Belonging somewhere…
- You can’t always be in the dark, Merle.
- You can't be afraid of the dark when you know how to control the light.”